Dans cette tribune, nous publions les réflexions, contributions, lettres ouvertes, courriers, réactions «sur le vif» des membres de l’OLTR ou les documents que l’OLTR a choisi de porter de tous ceux qui seraient interessés par le débat suscité par l’OLTR.
Le point de vue des auteurs peut ne pas correspondre à celui de l’OLTR.
Il y a plus de 2 mois, notre président, Séraphin Rehbinder était rappelé à Dieu.
Mémoire éternelle ! Puisse le Seigneur recevoir en Son Royaume ce serviteur infatigable et dévoué à son Eglise.
Pour nous, désormais, les choses sont différentes. Au-delà de la peine que nous avons ressentie, c’est aussi une très grande perte que nous subissons. Notre association OLTR se retrouve privée de ce guide si précieux et si clairvoyant. Une réflexion de fond sur notre avenir a été engagée.
XPUCTOC BOCKPECE ! LE CHRIST EST RESSUSCITE !
En Mémoire de Séraphin Rehbinder, président de l’OLTR
Quinze années ont passé.
Le 1er avril 2018 marquait la date du 15ème anniversaire de l’Appel du Patriarche Alexis II, cet immense message d’amour, d’union et de réconciliation, adressé le 1er avril 2003, à monseigneur Antoine Bloom et à tous les évêques des Eglises orthodoxes issues de l’Eglise russe, pour envisager la création, ici, en Europe occidentale, d’une métropole auto-administrée. Refaire, ici, toute l’histoire, la genèse de ce courrier, le sens des propositions qu’il contenait, les débats qu’il a suscités, la réception qui lui a été réservée, l’opposition irrationnelle qu’il a soulevée, chez les uns, ou l’enthousiasme justifié qu’il a rencontré chez nous autres serait impossible, en quelques mots, et inutile tant les supports médiatiques existent.
Mais, au sein de l’OLTR, avec la plus grande émotion, nous voulons rendre un hommage appuyé à Séraphin Rehbinder, notre président, qui vient de nous quitter et qui fut un serviteur dévoué de l’Eglise et de l’Orthodoxie. Il a investi tous ses efforts pour faire comprendre la portée du message du Patriarche Alexis II. Homme pragmatique et réaliste, Séraphin Rehbinder n’a pas ménagé ses efforts pour expliquer combien la voie proposée recelait de forces et d’opportunités, il a soutenu l’idée que l’expression de l’Orthodoxie locale de tradition russe pouvait, en réunissant toutes les composantes de l’Eglise russe, toutes les expériences et tout le vécu de chacune d’entre elles, servir la présence de l’Eglise orthodoxe, ici, en Europe occidentale.
On parle beaucoup du concile de Moscou ces temps-ci car on vit, actuellement, son centenaire.
Ce fut un évènement fondamental pour l'Eglise russe. Elle était, en effet, mise sous tutelle de l'Etat depuis Pierre le Grand et fonctionnait comme une administration dirigée par un fonctionnaire ayant rang de ministre (« l'Oberprocureur »). Bien que l'Etat fût orthodoxe, cette situation était profondément anormale et pesait lourdement sur la vie de l'Eglise. L'empereur en était conscient et était acquis à l'idée qu'un concile devait avoir lieu, mais il pensait qu'il fallait attendre des jours meilleurs. Il avait, du reste, autorisé la longue et minutieuse préparation du concile, commencée en 1905. Ce fut, d'ailleurs, une époque de renouveau de la théologie en Russie.
Il y a quelques jours, le président de l'association Institut Saint Serge a annoncé dans une interview que l'institut allait déménager dans de nouveaux locaux. Si ce projet, peut-être rationnel sur le plan économique, se réalise il donnera naissance à une école de théologie, sans doute continuatrice de l'institut, mais qui ne sera plus l'institut de théologie Saint Serge, « Serguievskoye podvorie ». Celui-ci est en effet trop lié à la colline où il fut créé en 1925 pour pouvoir déménager sans changer de nature.