A l’origine de l’OLTR – l’appel historique adressé le 1er avril 2003 par le Primat de l’Eglise russe, Sa Sainteté Alexis II, Patriarche de Moscou et de toute la Russie aux évêques, membres du clergé et fidèles des paroisses de tradition russe en Europe Occidentale.
Voir également:
Il y a une manière de voir l’Eglise du Christ comme une institution humaine plongée dans des intrigues de pouvoir ou d’argent. C’est, en général, la manière qu’adoptent les personnes extérieures à l’Eglise et particulièrement celles qui, dans les medias non religieux, sont chargées de commenter l’actualité religieuse.
Il s'agit du dernier interview qu'accorda Alexandre Soljénitsyne à la presse. L'intéret de ce document est immense, tant il est d'actualité.
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08 août 2007
Interview d'Alexandre Soljenitsyne dans le Spiegel
Voici la traduction complète en français de l'interview accordée par Alexandre Soljenitsyne au Spiegel le mois dernier.
La version russe de l'interview, à partir de laquelle je l'ai traduit, est disponible sur le site du magazine russe Profil, qui l'a publiée dans son numéro du 23 juillet dernier.
Les traductions allemande et anglaise de l'interview sont visibles sur le site du Spiegel.
Les intertitres et les illustrations ne font pas partie de la version originale de l'interview.
Interview réalisée par Christian Neef et Matthias Schepp.
Spiegel : Alexandre Issaevitch ! Nous vous avons surpris au travail. Alors que vous avez quatre vingt huit ans, le sentiment que vous devez, que vous êtes obligés de travailler, ne vous a pas quitté, bien que votre santé ne vous permette plus de vous déplacer librement dans votre maison. Où puisez-vous cette force ?
Soljenitsyne : J’avais un ressort en moi-même, depuis la naissance. Mais je me suis voué au travail avec plaisir. Au travail et au combat.
Spiegel : Nous voyons rien qu’ici quatre bureaux. Dans votre nouveau livre, qui sort en septembre en Allemagne, vous vous souvenez que vous écriviez même lors de vos promenades dans les bois.
Soljenitsyne : Lorsque j’étais en camp, j’écrivais même sur la pierre. J’écrivais au crayon de papier sur un bout de papier, puis j’apprenais et je jetais le papier.
Spiegel : Et cette force ne vous a pas quitté, même dans les moments les plus désespérés ?
Soljenitsyne : Oui, on peut penser : ça finira comme ça finira. Ce qui sera, sera. Et finalement, il en est sorti quelque chose qui valait la peine.
Il y a dix ans, le 1e avril 2004 naissait l'OLTR : Mouvement pour une Orthodoxie Locale de Tradition Russe.
Cette association a vu le jour dans la suite immédiate de la fameuse table ronde tenue dans l'enthousiasme le 1e février 2004. Rappelons-nous : la salle de conférence de l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge archibondée, clergé assis aux premiers rangs, laïcs jusque dans l'extrême fond et debout sur les côtés, les esprits échauffés, les sorties mémorables des uns ou des autres sur des sujets dont on n'osait pas parler : l'histoire de l'église russe en France, la réunification de ses trois branches et l'organisation de l'église locale.
La visite à Paris du Patriarche de Constantinople
Récemment, Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée a rendu visite à son nouvel exarque en la cathédrale Saint Alexandre Nevsky, à Paris.
A cet égard, il est intéressant de se référer aux paroles prononcées lors du Te Deum afin d’essayer de comprendre quelle est la place canonique de l’Archevêché, aux yeux de l’Eglise de Constantinople.
A plusieurs reprises, il a été affirmé que l’Eglise de Constantinople était l’ « Eglise-mère » de l’Archevêché. Que cela veut-il dire exactement?
Le phénomène Femen et autres Pussy riot
Il y a quelque temps, de jeunes femmes encagoulées se sont précipitées sur l’ambon de la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou et ont commencé à danser en parodiant une prière à la Mère de Dieu et lui demandant de les débarrasser de Poutine. Ce blasphème a été douloureusement ressenti par les chrétiens de Russie. Il y eut même une polémique, car certains réclamaient une sanction sévère de ces actes et d’autres appelaient à la clémence.
Le primat de l’Eglise russe porte le titre de Patriarche de Moscou « и всея Руси ». En français, cela devient souvent Patriarche de Moscou « et de toute la Russie » ou « et de toutes les Russies ».
La première traduction est manifestement inexacte et la deuxième n’est pas très compréhensible pour des personnes peu familiarisées avec l’histoire de la Russie.
En réalité, la bonne traduction serait « et de toute la Rus’ (Pусь) ». Mais qu’est-ce que cela veut dire exactement ?
Le jour de la fête de saint Alexandre de la Néva, Monseigneur Job, élu à cette fonction, a été solennellement intronisé à la tête de l'archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale. Le samedi précédent, il avait été consacré à l'épiscopat au siège du patriarcat de Constantinople.
L’Archevêque Gabriel nous a quittés. Un hommage émouvant lui a été rendu par le Métropolite Emmanuel dans son oraison funèbre. Nous ne pouvons que nous associer à cet hommage.
Au même moment, l’assemblée générale extraordinaire de l’archevêché s’est tenue. Elle ne s’est pas déroulée comme prévu, ce qui fut un choc pour beaucoup. Il est encore trop tôt pour commenter ces événements, mais l’on peut déjà deviner certaines orientations.
Lettre aux archimandrites Syméon Cossec, Job Getcha, Grigorios Papathomas.
Très révérends Pères,
Vous avez accepté d’être candidats à l’élection de l’évêque dirigeant de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale, placé sous l’omophore du patriarche de Constantinople.
Après avoir reçu l’accord de Mgr Emmanuel pour ce faire, nous voudrions partager avec vous les questions qui préoccupent un certain nombre de fidèles de cet Archevêché en vous demandant quelles réponses, ou ébauches de réponses, vous pourriez apporter.
La crise que traverse l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale s’avère de plus en plus féconde. En effet, les fidèles s’aperçoivent, peu à peu, que le véritable problème sous- jacent à cette crise n’est pas tant le choix des candidats à la succession de l’archevêque démissionnaire, que la place de cette entité ecclésiale dans l’Eglise. Pétris de théologie de l’Eucharistie, les fidèles sont persuadés que, chaque fois qu’ils célèbrent la liturgie eucharistique en commun, ils « sont » l’Eglise. Et, ils ont parfaitement raison de penser cela. Mais, il faut aussi avoir conscience qu’il existe des liturgies célébrées par des clercs schismatiques, voire hérétiques. Pour être dans l’Eglise, il faut donc, que la liturgie célébrée le soit en communion avec toute l’Eglise et cette communion passe par l’épiscopat. Les évêques sont responsables les uns des autres et attestent l’orthodoxie, l’appartenance à l’Eglise de chacun d’entre eux.