Table ronde n°2 - Le débat

Ci-après - la saisie de l’enregistrement des discussions qui ont suivi les exposés lors de la Table Ronde du 25 avril 2004.

Les débats étaient modérés par Victor Loupan.

 

Dimitri Schakhovskoy

Je suis secrétaire de Monseigneur Innocent de la paroisse des Trois Saints Hiérarques. Je suis né dans la paroisse d’Asnières, je suis un fils spirituel de Monseigneur Méthode, je suis également un fils spirituel, j’ai été longtemps en contact avec celui qu’on peut considérer comme le fondateur de l’église locale, le vrai fondateur. Je veux parler de Monseigneur Georges Kovalevsky, père Evgraf, dont la femme est ici, et pour laquelle j’ai toujours le plus profond respect. Je dois également ajouter que j’ai été le fils spirituel de Monseigneur Nicodème, qui m’a confié justement les préoccupations que nous avons entendues ici et qui m’a dit que son premier projet était pour l’Europe, pour la France mais il m’a dit que seul le père Alexandre Schmemann, et le Père Jean Meyendorff l’avaient compris. Il s’est passé plusieurs dizaines d’années depuis, et je dois dire que je dois rendre hommage aussi à mes autres pères spirituels, ceux de l’église hors frontières. C’est pourquoi, avant cette réunion tout naturellement je suis allé demander la bénédiction de tous les évêques que je connaissais, mais aujourd’hui je suis allé prier à la paroisse de Meudon dont c’était la fête aujourd’hui, et j’ai demandé également la bénédiction de Monseigneur Ambroise. J’ai connu également Monseigneur Antoine et ma douleur c’est justement la division, je pense que lorsqu’on a parlé qu’il s’agissait d’abord de faire l’unité entre nous c’est absolument capital. Vous dites que notre église n’est pas une église malade, il s’agit d’observer de l’intérieur pour qu’on y voie toutes les maladies. Qui de nous peut dire qu’il a la foi, telle que le préconise l’Evangile. Je pense que nous sommes tous en état de recherche (mot mal entendu dans l’enregistrement). Nous recherchons le Salut, il s’agit bien d’une quête et c’est avec une grande humilité que nous devons aborder ces questions et celles de nos travers. C’est pourquoi, si vous voulez, pour moi la création de l’OLTR est une grande joie. Vous avez dit qu’il n’y avait pas de problème de concélébration, c’est faux. Vous avez dit qu’il n’y avait pas de problème de communion, c’est faux. Je peux en donner des exemples récents que je ne donnerai pas. Mais je peux les donner si vous me les demandez. Et bien c’est très simple, lorsque j’ai demandé à ce qu’un prêtre de l’église hors frontière concélèbre à mon dernier mariage, j’ai rencontré les plus grandes difficultés et finalement cela n’a pas eu lieu. J’ai obtenu une seule fois une concélébration, et c’était à domicile, c’était pour l’enterrement de ma première femme. Se sont succédés je peux le dire, je peux les nommer : il y avait le père de la paroisse de Petel, il y a eu Monseigneur Paul qui était alors le Père Pierre et il y a eu le Père Michel Artzimovitch qui nous a quittés en décembre dernier. Et si vous voulez ma grande douleur actuellement, c’est lorsque je vais prier ou communier dans l’église hors frontière aussi.

[De la salle : On ne vous empêche pas de communier.]

C’est exact, mais les prêtres entre eux. Justement, en effet, sur le plan des laïcs nous réalisons une certaine unité et sur le plan du clergé que voyons-nous ? La discorde, et bien c’est cela que je déplore. Excusez-moi j’espère ne pas avoir outrepassé mon temps.

Elisabeth Starynkévitch

Je suis plus connue sous le nom de « Betty » et je suis à moitié à Sainte-Geneviève des Bois à moitié à Saint-Serge et je suis la filleule de Monseigneur Méthode. Je voudrais répondre à Monsieur Didier Vilanova. D’abord, il y a plusieurs choses où je ne suis pas du tout d’accord avec vous. Vous dites que la moitié des églises russes sont faits de français non russes. Ce sont les gens russes qui ont émigré de Russie qui n’ont pas voulu, qui ont été chassés à cause de la révolution bolchevique qui ont construit une église russe en France. Donc, il est de notre devoir, tous ceux qui sont arrivés, les enfants, les petits-enfants, doivent impérativement continuer, c’est non seulement pour continuer l’église russe, mais aussi pour avoir le respect de ses aïeux, et vous parlez aussi des traditions, c’est ce qu’il y a de plus important avec la religion, avec la pratique de l’orthodoxie, comment voulez-vous faire passer des messages à des enfants quand vous ne passez pas les traditions ? Merci.

Gueorguy

Je suis membre fondateur de l’OLTR et actif membre de la fraternité, Didier Vilanova en sera témoin, par conséquent je vais dans le même sens que lui et ses congrès, c’est un grand moment. Mais si tu veux Didier, je te dirais que tu as beaucoup parlé du conservatisme etc. un petit peu comme ça, je ne parle pas des traditions, mais du point de vue des modèles de croissance de l’église locale, je regrette que tu n’aies pas assisté à la conférence de Séraphin, parce qu’il a tracé des voies du futur, parce que je crains un petit peu, sans vouloir lancer un procès, qu’au sein de la fraternité, il y a un petit peu ce modèle, on a construit l’église, on l’a construit à partir des archevêchés, il n’y a que cette voie d’ailleurs tu n’as n’a parlé que de l’archevêché, pratiquement pas des autres églises qui pourtant viennent au congrès. Le modèle qui est préconisé par la fraternité, tel que je le perçois, c’est un modèle qui est construit à partir de l’archevêché et ce n’est que ce modèle-là qui est envisagé, alors que celui qui a été proposé par le patriarcat de Moscou et à partir duquel Séraphin a développé sa thèse, me semble un modèle de beaucoup plus grande perspective, beaucoup plus interne à l’Europe. C’est pourquoi je pense qu’il y a des voies de conciliation entre les deux, mais il ne faut pas rester figé dans un modèle, ce n’est pas à un physicien que je vais l’apprendre.

Didier Vilanova

Je ne reste pas figé dans un modèle, j’ai voulu présenter une alternative et c’est cette alternative effectivement qui est en général développée mais là où je me suis mal fait comprendre, là où j’ai dit que l’exarchat était peut être le candidat, pour être le ferment de cette église locale, mais c’est effectivement avec les autres églises.

Gueorguy

Juste un petit complément : au dernier congrès [de la Fraternité] Monseigneur Jérémie qui était à la même place que moi aujourd’hui a dit : « mais vous êtes déjà une église locale », c’est-à-dire qu’on a déjà, j’ai perçu comme une espèce de stagnation du modèle, c’est pour cela que j’étais un peu inquiet et je pense que la proposition du patriarche Alexis, est justement un modèle extrêmement proactif et dynamique, et je pense qu’actuellement vous vous êtes un petit peu restés sur un ancien modèle et vous ne voyez pas les possibilités d’évolution.

Anne Rosa

Puisque tout le monde a donné sa généalogie spirituelle et familiale, je suis la petite fille du Père Alexandre Eltchaninoff. J’essaye d’être digne de son rayonnement, de son message. J’ai assisté attentivement aux deux conférences, je regrette beaucoup que Didier n’ait pas été là, parce que j’aurais bien aimé qu’il entende, je n’ai pas du tout envie de me situer, disant… je préfère Monsieur Rehbinder à Monsieur Vilanova. Par contre, ce que je vois là c’est plutôt une réflexion. Une réflexion pour moi, face à ce qui me semble maintenant évident pour moi, c’est la voie vers une autocéphalie. J’ai été très attentive à ce qu’a dit Monsieur Schmemann, et il me semble que c’est dans cette voie-là, je ne pense pas qu’il faille qu’on regarde les deux positions comme antagonistes, je pense qu’il y a dans les deux positions quelque chose, un ferment commun, et pour moi c’est vraiment là. Et comme je vais souvent à Bussy et pour moi Bussy c’est un endroit extraordinaire, parce qu’il y a Monseigneur Joseph qui vient, Monseigneur Silouane, il y a des sœurs françaises, anglaises, japonaises et pour moi c’est ça la spiritualité aussi russe, parce que c’est ça aussi l’universalité, pour moi ça ne peut pas être que russe et quand j’ai entendu Monsieur Rehbinder, je n’ai pas senti une volonté farouche de garder la tradition russe, enfin c’est la tradition russe qui a cette ouverture.

Nina Rojevsky

Je ne suis pas une convertie. Je suis née en France, de parents connus, ma mère avait douze ans quand elle est arrivée en France. Donc je dois dire que je me sens très française d’origine russe, pour me définir. J’ai été membre pendant des années de l’action chrétienne des étudiants russes donc j’ai été très marquée par cette façon dont on nous a élevés, j’ai surtout une question à vous poser : personne n’a parlé, enfin dans le dernier SOP que j’ai reçu ces jours-ci, il y a un petit entrefilet disant que l’assemblée des évêques avait décidé de partir en délégation voir tous les primats, de toutes les églises, pour leur demander de donner du lest, de leur expliquer comment fonctionne l’église orthodoxe en France, et personne n’en parle et je pense que c’est quelque chose d’important. En ce qui concerne les traditions comme le disait Betty, je pense que je suis d’une famille assez traditionnelle, mais seulement la tradition ce n’est pas quelque chose de figé, et moi, mes petits-enfants, j’ai douze petits enfants qui sont tous orthodoxes, même si tous mes beaux-fils et belles-filles sont catholiques, je leur ai toujours expliqué l’orthodoxie en français, parce que je pense qu’il est plus important qu’ils comprennent l’orthodoxie plutôt que d’être russe avant d’être orthodoxe.

Séraphin Rehbinder

Je peux répondre à la question : simplement pour dire que je ne sais pas ce qu’ils vont dire, si quelqu’un sait qu’il réponde, ils ont annoncé ça, maintenant qu’est-ce qu’ils vont présenter, qu’est-ce qu’ils vont défendre, personnellement je ne peux pas vous dire, il faut leur demander.

Irène Lavroff

J’ai principalement deux questions, l’une pour monsieur Vilanova et l’autre pour monsieur Rehbinder. Née en France, j’ai fait mes études secondaires et supérieures en France, mère, grand-mère, ayant travaillé dans l’industrie comme cadre responsable, profondément attachée à ma petite paroisse qui est la présentation de la Sainte Vierge au Temple et également attachée au diocèse et très solidaire de tout ce qui se passe dans le diocèse. Et évidemment je souffre de ce manque d’unité entre les différentes paroisses, juridictions orthodoxes. Une question concernant un pourcentage que vous nous avez donné : je lis ici un article d’un membre du conseil diocésain de la rue Daru et non des moindres puisqu’il s’agit du trésorier qui donne les statistiques générales concernant les répartitions entre les différentes ethnies. Alors « 68 % de russophones » au lieu des « plus de 50 % des autres » [énoncé dans l’exposé de D. Vilanova]. Ici je lis « 25 % de francophones et 7 % de langues nationales autres. Ces pourcentages sont largement confirmés par la répartition des cotisations versées par les paroisses de l’archevêché, 83 % de russophones, 12 % de francophones et 5 % des langues nationales autres ». Je continue, ces chiffres sont donnés par quelqu’un qui est au courant de toutes les données, de tous les documents dont on peut disposer au diocèse : « Représentation des délégués aux assemblées générales 50 % de russophones, 46% de francophones et 4 % de langues nationales autres ». Alors est-ce que pouvez… ?

D. Vilanova

Ecoutez les chiffres sont les chiffres. Qu’est-ce que vous appelez russophones, ce sont les paroisses qui sont de langue française ou des gens qui parlent russes ?

Irène Lavroff

Ce sont des gens qui parlent russes et des paroisses qui essentiellement au moment de leur liturgie quelques fois ont des traductions en français, je fais partie de la paroisse de la Sainte Vierge au Temple et nous avons des liturgies, l’évangile et beaucoup de prières qui sont dites en français. Lentement mais sans heurts, c’est ce qu’on demande, surtout qu’il n’y ait pas de heurts et pas trop de souffrance de part et d’autre. Nous sommes vraiment pour l’unité.

D. Vilanova

Mais moi aussi, il ne faut surtout pas transformer ce débat en conflit, on n’est pas dans la région des grands lacs entre les ethnies, ou des problèmes linguistiques comme en Belgique. Le fait d’être russophone ou francophone ne doit pas nous séparer. Nous sommes bien d’accord.

I. Lavroff

Oui, mais moi vous savez j’ai toujours fait des analyses de chiffres et pour moi c’est très important, ils sont très clairs et on ne peut pas les nier.

D. Vilanova

C’est très clair, mais il ne faut pas oublier les gens qui viennent, comme moi, de la société occidentale et qui se sont greffés sur les orthodoxes à un âge déjà avancé et qui n’ont pas des références familiales etc. On a une vision de l’église qui est assez différente et il ne faut pas nous mettre dehors.

I. Lavroff

Ah bon ! Qui parle de ça ? Ce n’est pas du tout ma question !

D. Vilanova

Je sais bien, je veux dire, il ne faut surtout pas… Disons le débat sur les églises russes et sur la tradition russe nous paraît un peu, je ne sais pas comment dire l’équivalent de franco-français, slavo-slavon.

I. Lavroff

Vous me demandez de conclure, je crois que ce qui est important M. Vilanova c’est que nous soyons à l’écoute les uns des autres. Là c’est ce que l’évangile nous demande et je crois que là-dessus nous sommes d’accord.

D. Vilanova

On est d’accord.

I. Lavroff

Ma question à Monsieur Rehbinder :

Vous avez parlé d’une lettre du patriarche où il est question d’une métropole autonome. Pourquoi je n’ai jamais entendu parler du mot « autocéphalie », pourquoi pas. Il existe des précédents dans l’église moscovite, d’autocéphalie, et même ailleurs puisqu’en Bulgarie il n’y a pas très longtemps, dans le patriarcat de Constantinople les Bulgares, sont devenus autocéphales avant de ne pas l’avoir été parce que ce n’était pas canonique, et maintenant c’est devenu canonique. Alors il y a quelque chose que je ne comprends pas.

S. Rehbinder

Il faut sérier les problèmes. Serge nous a donné au début de son exposé les caractéristiques que doit avoir l’église pour pouvoir prétendre à l’autocéphalie, je crois que nous en tant qu’archevêché, exarchat que nous connaissons, nous n’avons pas ces caractéristiques, ni même si nous réunissons dans une seule métropole l’ensemble des « juridictions » issues de l’église russe. Par contre, ce que je pense, c’est que l’Europe, en tant que telle, a suffisamment d’orthodoxes, a suffisamment d’évêques, a suffisamment de prêtres pour répondre à cette condition. Maintenant, le problème qui reste et c’est celui que j’ai déjà abordé plusieurs fois, c’est que ce sont des orthodoxes qui de par l’histoire sont d’origine ethnique différente. Alors on a eu un petit débat qui a touché ce problème, et ce que je constate simplement c’est que tout le monde, tous les orthodoxes sont très attachés à leur tradition, à la tradition qu’ils ont reçue de leurs parents et je trouve cela très légitime, ça n’a rien de mal. Bien sûr il ne faut pas que la culture orthodoxe ou le folklore, plutôt la culture ethnique ou le folklore ethnique passent avant l’orthodoxie, mais que l’orthodoxie passe par des traditions propres à un peuple, je dirais que c’est non seulement normal, mais je dirais que je ne vois pas comment ça pourrait se faire autrement. Ce que je crois c’est que cette multiplicité d’origine ne doit pas mettre un obstacle à la création d’une véritable église autocéphale ou autonome. On n’en est pas encore là, je pense que ce n’est pas l’essentiel. Ce qu’il faut c’est que nous soyons tous conscients d’appartenir à la même église, et pour cela il suffit de respecter les canons. C'est-à-dire qu’on mette un évêque dans un endroit et à ce moment-là tout le monde sentira qu’on est dans la même église. Bien entendu, il faut respecter les sensibilités culturelles et ethniques de chacun et encore une fois je trouve que c’est légitime de faire attention à ces aspirations. Et puis ma fois si à ce moment-là la conscience orthodoxe universelle en quelque sorte considérera que l’Europe est prête pour recevoir l’autocéphalie et bien nous la prendrons et nous essaierons d’en être dignes. Mais je pense que dans un premier temps une autonomie n’est pas à rejeter non plus, si vous voulez pour moi ce n’est pas vraiment fondamental, le tout c’est de créer une église locale européenne qui puisse s’auto-administrer.

Victor Loupan

Je voudrais qu’on évacue une fois pour toute la question ethnique. Lorsqu’on dit église russe, église de tradition russe… la Russie est un empire, quand je regarde le public qui se trouve à la rue Daru et encore ce matin, vous avez des Russes, vous avez des Serbes, vous avez des Bulgares, vous avez des Moldaves, vous avez des Français qui simplement pensent que le chœur chante mieux qu’à la crypte, ce n’est pas pour faire une insulte, M. Vilanova. Vous avez toute sorte de motivations, mais il n’y a pas que ça, nous avons dit oui l’église c’est nous, l’église ce n’est pas que les évêques et les prêtres, nous sommes en France et je voudrais le dire avec beaucoup de simplicité mais aussi avec beaucoup de sérieux et de douleur : nous sommes en France les représentants d’une église martyre. Et avant de vous faire plaisir, Monsieur Vilanova, faites plaisir à d’autres. Nous sommes des frères en Christ naturellement. Je voudrais regarder nos icônes, je voudrais vous faire songer au fait que cette église orthodoxe russe, qui est une église malade aujourd’hui on est tout à fait d’accord on ne sort pas d’un martyre pareil, en bonne santé avec de gros muscles, c’est quand même une église qui a fourni une armée de martyres qui servent de piliers pour nous mais qui nous regardent aussi. Et moi, je sens le regard, je me sens responsable de ça et j’ai les cheveux qui se dressent sur la tête quand je pense à l’intensité de ce regard et à la responsabilité qui est la nôtre, donc il me semble que nous qui sommes ici, issus de l’immigration : première, deuxième, troisième, parfois il y a une quatrième génération, ce n’est pas par hasard que nous sommes ici, nous sommes ici pour témoigner en effet de l’orthodoxie de tradition russe, si on avait été roumain on aurait témoigné de l’orthodoxie roumaine et aussi les français qui vont à la rue Jean de Beauvais, il n’y a pas de problème. Il se fait que les églises orthodoxes s’expriment de manière nationale et les réunir comme dans une espèce de super église catholique, on peut s’y efforcer, je pense que cela fait partie de ces utopies et je pense que c’est comme vouloir déplacer des montagnes, que c’est un peu haut. L’église orthodoxe russe existe, c’est l’église du Christ, elle existe telle qu’elle est, et nous ne devons pas la changer, la nôtre est issue d’un cataclysme historique et issue d’une tragédie, nous avons une armée de martyres derrière nous et nous ne devons pas l’oublier, nous devons sentir à notre niveau humble et à notre niveau en effet, de gens qui sont là qui travaillent, qui reçoivent des salaires ici ou là, nous devons sentir que nous sommes dans ce contexte-là. Je voulais introduire cette petite note, peut-être un peu mystique, peut-être un peu pathétique, elle doit faire résonner dans nos cœurs, le cœur de tous y compris de ceux qui n’ont pas de sang russe, cette note qui est vraiment très importante.

Pierre Chérémétieff

Bonsoir, je tiens d’abord à rendre hommage aux personnes qui sont autour de cette table puisqu’elles ont chacune exprimé un avis américain, occidental et c’est très important de savoir ce qui se passe ailleurs. Je suis peut-être coupable d’avoir été un peu trop longtemps en dehors de la vie ecclésiastique et spirituelle de nos églises, peut-être j’ai eu tort de ne pas participer souvent à des rencontres entre responsables de différentes paroisses. Ma question est simple, j’ai entendu une chose aberrante, quoique je sois prêt à tout supporter, mais ça je ne le supporterai pas. On me dit qu’à cause de cette majorité culturelle française aujourd’hui en français à Paris, on souhaite intervertir la crypte de la rue Daru avec sa liturgie en français dans la partie haute de l’église et inverser la liturgie orthodoxe dans la crypte. Or je voudrais que vous me disiez si je suis complètement fou ou si on m’a donné des informations qui ne sont pas bonnes.

D. Vilanova

Cela a été dit d’accord, mais ce qui est important c’est que la semaine prochaine nous célèbrerons ensemble. Mais cette histoire d’intervertir la crypte et la cathédrale me fait assez sourire, ce serait mieux pour l’acoustique pour nous, je suis d’accord.

Hélène Markoff

Responsable des sœurs de la cathédrale orthodoxe russe rue Daru. J’ai entendu plusieurs fois ce discours que rapporte M. Chérémétieff. Il y a quatre ans déjà par exemple, le soir de Pâques, une interview qui était donnée à « France Culture » où il y avait M. Nikita Struve et le père Alexis Struve et qui disait justement : « nous devons monter, la crypte doit monter et la cathédrale doit descendre parce que nous avons beaucoup plus de russes chez nous qui ne sont plus russes mais qui sont français ». Ensuite, je l’ai entendu par des immigrés russes de plusieurs génération qui disaient que partout où l’on rencontre des membres de la « fraternité » ceux-ci nous disent « ne montez pas là-haut, là-haut ce sont des « vieux chnocs », descendez chez nous en bas, nous avons de la jeunesse et c’est plus motivant ». Ensuite, je l’ai entendu à la table de nos agapes de Daru parce que nous rassemblons les gens qui restent seuls, pour qu’ils ne restent pas seuls le lundi de pâques donc ils sont là avec nous et une des personnes a dit « c’est tout à fait normal maintenant que la cathédrale descende et que la crypte monte ».

Michel Sollogoub

J’ai été pendant longtemps paroissien de la rue Olivier de Serres puis de la crypte de la rue Daru, et maintenant je suis à la paroisse Saint-Jean-le-Théologien à Issy-les-Moulineaux, je suis aussi responsable vice-président de l’ACER et vice-président du Zemgor dont le Président est ici. Je voudrais simplement dire quelques mots sur le problème général. D’abord, pour essayer de cadrer parce qu’on a dit énormément de choses et si on pouvait les cadrer ce serait bien. La première chose, c’est que lorsqu’on parle de l’église locale, il est clair et absolument clair et je pense que tout le monde sera d’accord avec ça, mais c’est bien de le rappeler qu’il ne s’agit pas d’une vie ecclésiale uniforme, une église locale reconnaît la diversité, extraordinaire d’ailleurs, de la vie des différentes communautés, différentes traditions, liturgiques, ecclésiales, qui sont aujourd’hui en France. Donc, il ne s’agit nullement, je tiens à le dire à Betty, d’uniformiser ou de nier toute la richesse et la diversité de la tradition orthodoxe ici. Il n’est donc absolument pas question, quand il s’agit de l’église locale, comme ça pouvait se laisser dire et entendre à un certain moment, dire qu’on va tous célébrer en français, non ça n’a pas de sens, chacun trouve la bouée. Il me semble que la recherche de la voie spirituelle, de l’échelle qui monte justement au royaume de Dieu, notre cheminement spirituel est en lui-même déjà une épreuve, une ascèse, et chacun doit pouvoir trouver le chemin, son chemin personnel, en communauté, dans la communauté de son église, pour justement pouvoir monter les degrés de l’échelle pour pouvoir suivre son destin et pouvoir ensuite « se faire son salut ». C’était la première mise au point.

Deuxième mise au point, ce serait de savoir la méthode que nous devons suivre pour approcher l’église locale, c’est ça la grande question et je pense que dans ce qu’a dit Séraphin il y a un certain nombre d’éléments, avec lesquels je suis, enfin je pense que tout le monde serait entièrement d’accord. Là où il y a un problème, c’est la question de savoir s’il faut passer ou non par l’intermédiaire, plus simplement faut-il passer par Moscou pour aller à Paris ? Faut-il constituer cette métropole autonome, qui serait donc si je comprends bien sous la juridiction du patriarcat de Moscou, il serait quand même bien intéressant que cela soit précisé. Est-ce que la métropole orthodoxe sera ou non sous la juridiction du patriarcat de Moscou ? Si ce n’est pas le cas, alors je pense qu’effectivement il y a des possibilités d’avancer tous ensemble, les différents diocèses. Il y a plusieurs diocèses, la situation française n’est pas du tout la situation américaine. Il faut le rappeler, et je crois que c’est le témoignage de la tradition russe qui a porté des fruits dont il faut se réjouir, ce sont des fruits extraordinaires, qui a produit des paroisses. Certaines célèbrent plus complètement en slavon, certaines complètement en néerlandais, c’est la tradition, parce que la mission de l’église c’est d’être missionnaire, de témoigner précisément de l’évangile et ça nos pères l’ont fait et ça a donné les fruits qui sont là et nous devons nous en réjouir. Je vais vous lire un texte et je voudrais vous demander d’imaginer à quelle époque il a été écrit parce que cela me paraît la démonstration d’une certaine constance de notre préoccupation. Voilà ce que nous dit ce texte, je vous donnerai la date et l’auteur dans un instant : « Nous chrétiens orthodoxes russes, chassés de Russie, nous nous trouvons de fait en dehors du territoire canonique de l’église russe, et tout aussi proches que nous soyons de l’église russe, par nos origines et notre culture, toutes nos conditions de vie sont devenues aujourd’hui complètement différentes de celles de l’église russe. Ainsi un lien de dépendance directe entre nous et cette église ne peut plus être justifié pour nous ni sur le plan politique ni sur le plan de la pratique pastorale. Nous vivons en Occident où il n’y a pas encore une église locale organisée. Pour la première fois dans l’histoire ont échoué ici en masse des orthodoxes qui ont maintenant pour nouvelle mission d’organiser ici la vie ecclésiale. Nous sommes encore considérés comme des exilés. Nous pensions que la situation était provisoire. Mais nous sommes ici à l’étranger depuis x années, (je ne donne pas le nombre d’années). La plupart d’entre nous ne savent pas quand ils rentreront en Russie, et peut-être ils ne rentreront jamais…. » Il parle ensuite de la fondation de l’église locale, etc. Ce texte date de 1946 et il est signé par Sergueï Serguéievitch Verkhovskoy et il est paru dans le Tsekovnyi Vestnik en 1946. Nous sommes aujourd’hui, pratiquement 60 ans après et nous nous posons toujours la même question, alors voilà : comment avancer sur ce point ? Je voudrais pour finir poser une question à Serge, la question concerne les relations actuelles entre l’OCA, l’église synodale et le patriarcat de Moscou, qu’en est-il notamment des relations entre le diocèse du patriarcat de Moscou qui est actuellement aux Etats-Unis et l’OCA ?

S. Schmemann

[Traduit du russe: Avec les paroisses de la juridiction de Moscou, il n’y a aucun problème. Leurs membres viennent au Séminaire St Vladimir, ils concélèbrent, ils y communient, bref, là il n’y a aucun problème. Avec les synodaux, le problème est le même qu’avant, ils ne nous reconnaissent pas, et nous n’avons que des liens ténus]

V. Loupan

Ce texte avait un sens en 1946 mais le communisme est tombé depuis. C’était tout à fait clair qu’en 1946 on disait que le communisme serait là pour toujours.

S. Rehbinder

Je voudrais répondre à ce qu’a dit Michel :

Effectivement, le problème qui nous occupe aujourd’hui occupe l’archevêché depuis le début et il revient périodiquement, c’est pour ça que je trouve qu’il est légitime de le continuer puisqu’il nous préoccupe toujours. Il ne faut pas, comme certains l’ont senti un moment, penser qu’il doit être étouffé. Alors tu as posé la question de savoir si la métropole serait dans la juridiction du patriarcat de Moscou. Je pense que dans l’esprit du patriarcat de Moscou, oui, et je ne vois pas pourquoi il serait absolument impossible que ce soit dans la juridiction du patriarcat de Moscou, alors que ce serait possible que ce soit dans n’importe quelle autre juridiction. Ce n’est pas ce que tu as dit ? C’est un peu ce que j’ai compris. Deuxièmement, il est bien clair que la situation que nous vivons maintenant n’est pas la même que celle que l’archevêché vivait en 1946. En 1946, il était question de revenir purement et simplement dans l’église russe. Ce qui n’est pas le cas maintenant. Ce qui nous est proposé, ou du moins c’est ce que nous comprenons, c’est que nous aurions une autonomie totale. On m’a dit par exemple comme l’église d’Ukraine, et qui serait attestée, alors que notre situation, dans l’église de Constantinople, n’était pas vraiment attestée jusqu’à un certain temps. Je ne sais pas dans quelle mesure elle est attestée maintenant.

Michel Milkovitch

Ancien élève de Saint-Serge et de l’école primaire aussi. Je suis étonné d'un acte du patriarche de Constantinople quand il est passé, ici, à Paris en visite, il y a quelques dix ans ou plus de cela: il a souligné, il a appuyé, même beaucoup, à quel point l’archevêché, Saint Serge, et tout ce qu’il y a autour, était important pour l’église de Constantinople, qui l’a conforté dans sa nouvelle ecclésiologie. Ceux qui voudraient que le patriarcat de Constantinople ait une juridiction au-delà de son propre territoire et qui s’étonnent sur tous les territoires qu’ils ne sont pas couverts par des églises locales nationales. Il me semble que l’archevêché devrait s’attacher à une grande réflexion sur la responsabilité qu’apporte ce développement dans une ecclésiologie qui, il faut le dire est assez problématique.

Je propose ce thème à la réflexion générale, on peut y répondre de façon plus approfondie que ce soit indépendamment des orientations de Moscou et autres. Je voudrais souligner cette responsabilité de l’archevêché qui à mon avis est assez grande.

S. Rehbinder

Je voudrais peut être reformuler la question en expliquant peut être à ceux qui ne sont pas au courant d’un certain nombre de choses, que cette question porte sur la position du patriarcat de Constantinople vis-à-vis des églises de la diaspora, c’est-à-dire des églises qui ne sont pas sur le territoire d’une église traditionnelle orthodoxe. Autrement dit cela concerne essentiellement l’Europe, l’Amérique et l’Australie. Le patriarcat de Constantinople s’appuyant sur le canon 28 je crois du concile de Chalcédoine, dit « tout ce qui n’appartient pas à une église canonique et traditionnel orthodoxe est de ma juridiction ». Son interprétation de ce canon est pour le moins contesté par beaucoup d’autres églises. Il y a là un débat assez fort entre les patriarcats et les églises et ce que dit Michel c’est que par notre attitude nous semblons conforter la position du patriarcat de Constantinople avec laquelle nous ne sommes pas forcément d’accord.

Youri Troubnikoff

J’ai fait partie de plusieurs juridictions dans ma vie. Je suis né dans l’église hors frontière, je suis actuellement membre de la crypte et enfin j’ai vécu un certain nombre d’années en Russie ou j’étais membre de plusieurs paroisses selon les endroits que j’habitais. Tout ce qui a été dit aujourd’hui m’est très proche, même si la plupart du temps 10 %, où j’ai un vécu différent, notamment avec toi Séraphin, c’est souvent sur les conclusions. D’abord je voudrais répondre en tant que membre du conseil paroissial de la crypte pour dire que, et aussi parce que je suis sans doute l’un des très rares à ne pas être apparenté au père Alexis, dans cette assemblée, pour vous dire que les propos que vous lui prêtez ne sont pas très réels. Il faut arrêter de soulever ce thème. On en parle beaucoup mais pas réellement si vous voulez. Personne dans la crypte, ni le père Alexis ni aucun autre n’a l’intention d’envahir ces lieux. [*]

Deuxième point : peut être sans doute plus important, nous sommes tous ici attachés à la création à plus ou moins long terme, et j’espère le plus court possible, d’une église locale. A mon avis, passer par un autre problème qui est le problème de la réunion des trois juridictions russes ne permettrait pas d’accélérer le mouvement vers l’église locale. La réunion des églises russes m’est aussi proche comme chacun peut le deviner, mais les prêtres plaident beaucoup en ce sens, de se tourner vers l’église locale, c’est dans cette voie, ce qui a été annoncé par quelqu’un c’est-à-dire la démarche de l’assemblée des évêques ensemble faisant le tour des différents primats des églises orthodoxes dans le monde de frapper une voie constructive.

S. Schmemann

[Traduit du russe: Je voudrais vous poser à vous une question. La question est celle de « la tradition russe ». Beaucoup en parlent, cela apparaît à chaque fois comme la principale source de discorde ou de discussion. Pour quelqu’un d’extérieur, cela ne semble pas très compréhensible, où réside la différence ? J’ai l’impression que tous les membres de cette salle sont persuadés qu’ils proviennent de « la Tradition russe » et la soutienne. Et puis on entend, la crypte va monter etc. comme si une différence énorme séparait le haut du bas. Pourtant je suis sûr qu’ici et là, c’est la même tradition. La question pourrait alors être l’affaire de la langue ou celle du nouveau ou de l’ancien calendrier. Mais là aussi cela m’étonnerait. Ainsi à la paroisse de la rue St Victor où nous allons souvent, qui est sous la juridiction de Moscou, on y célèbre en français, sous le nouveau calendrier, et c’est toujours la même tradition. Alors vraiment je ne vois pas très clairement s’il y a réellement une telle différence. Peut-être que sur ce thème justement tout le monde est d’accord.

- Oui, oui]

V. Loupan

Monsieur Schmemann se demande ce que nous entendons par le terme de traditions russes, il dit est-ce que c’est la langue ? Visiblement non puisqu’il faut traduire, est-ce que c’est le décalage entre l’ancien et le nouveau calendrier ? Probablement non, non plus, et il pense qu’en réalité nous employons ce terme, qui soi-disant nous divise, mais qu’en réalité s’il fallait nous poser la question à tous, nous serions tous d’accord pour dire que nous sommes de tradition russe, donc il se demande si ce n’est pas là un terme employé comme ça sans qu’on lui donne une véritable définition.

Moi j’ai une question à poser à notre Président.

Quand on parle de l’église locale, qu’entend-on par église locale ? Parce qu’il y a toujours une accusation un peu sous-jacente de nationalisme russe, quand on dit : « oui alors les russes qu’est ce que c’est, c’est ethnique ? » Moi j’ai déjà dit que ce n’était pas ethnique parce que la Russie est le pays le plus multi-ethnique qui soit, ce n’est pas ça la question, mais est-ce qu’on entend par église locale, église (excusez-moi je vais être assez brutal) est-ce que nous pouvons fonder l’église orthodoxe de France ? Parce qu’il me semble, d’après la proposition du patriarche de Moscou, que nous avons tous reçue avec une certaine émotion, il faut dépasser cette église nationale et plaider pour une église orthodoxe de tradition russe d’Europe occidentale, il ne faudrait donc pas tourner toujours autour du pot et dire les russes sont nationalistes et donc il faut faire une église russe, etc. Et puis nous on va faire une église russe orthodoxe de France, et nommer des évêques, évêques orthodoxe de Paris et de Lyon et faire exactement ce que nous reprochons aux catholiques de faire en Russie. Par conséquent, il faudrait d’abord résoudre cette question, je m’exprime avec un peu de brutalité veuillez me pardonner mais est-ce que vous pouvez éclairer ce point monsieur le Président ?

S. Rehbinder

Dans tout ce que j’ai dit, j’ai parlé de l’Europe occidentale, quand il s’agit de créer une église locale, c’est l’Europe occidentale que l’on a en vue. Alors qu’est ce que c’est l’Europe occidentale ? L’Europe occidentale c’est la partie de l’Europe qui n’appartient pas à des territoires, où il n’y a pas déjà d’église orthodoxe formée comme la Finlande, par exemple, la Finlande ne ferait pas partie de l’église locale dont nous parlons, parce qu’il y a déjà une église locale orthodoxe en Finlande. La Grèce bien entendu, qui fait partie de l’Europe, ne ferait pas partie de cette église de l’Europe occidentale puisqu’il y a déjà une église orthodoxe, l’archevêché d’Athènes, qui est une église importante. Il s’agit de la partie européenne plutôt à l’ouest et où il n’y a pas d’église orthodoxe traditionnelle.

Alexandre Troubetzkoï

Je fais partie de l’église russe, le Sokol, je suis membre de l’OLTR, et j’en suis parmi les membres fondateurs, mais j’aurais pu avoir une autre démarche depuis que la Russie s’est libérée j’ai trouvé naturel qu’on réfléchisse et qu’on aborde un rapprochement avec notre église mère même si ça choque certaines personnes d’utiliser ce mot. J’ai eu une satisfaction tout à fait personnelle puisque la paroisse dans laquelle je suis, SS Constantin et Hélène de Clamart a franchi ce pas, mais ce n’est pas suffisant pour moi, parce que j’estime que nous avons une autre démarche beaucoup plus compliquée à faire, et je trouvais que la proposition faite par le patriarche était l’occasion justement pour nous tous d’y réfléchir. C’est une base de travail telle que personne d’autre ne nous l’a proposée. Je n’ai rien d’autre à dire.

Oleg Lavroff

Je voudrais poser la question suivante, on a entendu beaucoup de choses très intéressantes, je reviens sur la terre, je reviens de manière terre à terre. D’abord je souhaiterais obtenir de Moscou des propositions concrètes. Est-ce qu’ils ont des propositions concrètes, un projet de statut à nous proposer, de façon à ce que nous puissions en discuter ? Et c’est là où je m’adresse maintenant à la fraternité et pour notre archevêché c’est très important, est-ce que la fraternité est prête à discuter, non pas qu’on participe à une commission, qu’on participe à n’importe quoi, c’est-à-dire on ferme la porte et on revient, mais à travailler de manière concrète et réalise et discuter entre les deux fractions qu’il y a dans notre archevêché que l’on appelle la tradition russe, comme on l’a dit tout à l’heure : définir ce qu’est la tradition russe, par exemple, ce que sont les paroisses francophones, ce que sont les paroisses russophones, définir, mettre une terminologie à tous ces termes là, mais que ce soit fait de manière constructive et réaliste. Alors y aurait-il de la part de la fraternité une volonté réelle de participer à ces travaux et d’arriver à conclure quelque chose.

D. Vilanova

Je crois qu’il ne faut pas se méprendre sur le rôle de la fraternité, ce n’est pas le rôle de la fraternité que de discuter de ce qui se passe à l’intérieur d’un des diocèses. Ce que nous voulons, ce que nous défendons, la fraternité offre des services aux orthodoxes qui sont ici, qui manquent de livres de catéchèse, de stages de chants, nous offrons des services et nous proposons aussi aux chrétiens orthodoxes de se réunir tous les trois ans, c’est essentiellement ce que nous faisons et en même temps nous approfondissons la notion d’église locale parce que de fait elle est là, présente. Mais ce n’est pas du tout le rôle de la fraternité de faire ça, et elle ne peut pas s’opposer à ces discussions, elle peut y participer, mais les fidèles de l’exarchat qui font partie de la fraternité y participeront, mais pas au nom de la fraternité.

V. Loupan

Monsieur le Président, est-ce que le Patriarche a fait des propositions concrètes ?

S. Rehbinder

Je ne connais, venant du patriarche, que l’appel sous forme de lettre qu’il a lancé, et comme à ma connaissance l’archevêché n’a toujours pas répondu je pense qu’on ne peut pas…

[Dans la salle : Il a répondu - Non il n’a pas répondu]

…. Je dis que pour moi, Monseigneur l’Evêque Gabriel a répondu une lettre personnelle dont le contenu ne m’est pas connu, je ne sais pas ce qu’il y a dedans. Par contre, je ne crois pas que l’archevêché en tant que tel ait répondu au patriarche de Moscou. C’est un appel qui est très général, qui donne une philosophie, je ne pense pas qu’on puisse dire dans les détails ce que propose le patriarche pour cela il faudrait discuter, il faudrait voir ce que nous faisons, ce que nous voulons, ce que propose le patriarche. Pour cela il faudrait d’abord que nous soyons à peu près d’accord sur ce que nous voulons. Obtenir un accord minimal sur ce qu’on pourrait demander, ce qu’on pourrait dire, c’est pourquoi moi j’appelle à une discussion à l’intérieur de l’archevêché pour pouvoir lui donner une réponse officielle. Michel dit qu’on a répondu, alors ?

Pierre Troubnikoff

Je suis le frère du précédent, donc également élevé dans l’églises hors frontières, mon confesseur d’aujourd’hui appartient au patriarcat de Moscou et je fréquente une église du patriarcat d’Antioche, pour dire que c’est très simple, et juste une réflexion, je crois que si l’église orthodoxe existe en France, c’est quand même à cause ou grâce à la révolution russe, donc on ne peut pas les renier complètement. Dans les années 20 l’église s’est séparée du patriarcat de Moscou pour un certain nombre de raisons et je crois qu’aujourd’hui c’est nous qui nous sommes séparés, c’est peut-être à nous de faire des propositions concrètes au patriarcat de Moscou, de dire comment nous voyons les choses. C’est tout, ouvert à la réflexion.

Nicolas Tchavtchavadzé

J’ai été élevé dans la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky à Paris et ma carrière ecclésiastique s’est achevée lorsque le métropolite Vladimir m’a consacré sous-diacre. Ceci dit, mon nom de famille vous laisse entendre que je suis issue d’une famille géorgienne par mon père, ma mère étant une russe de Saint-Pétersbourg, et comme le pasteur Luther King « I have a dream », à un moment donné je me suis dit et s’il y avait vraiment une église autocéphale en Europe occidentale, elle pourrait réunir non seulement les chrétiens d’origine russe ou de descendants de Russes mais également des Français convertis ou non, mais qui ont rejoint l’église orthodoxe, et puis d’autres chrétiens orthodoxes originaires d’autres ethnies, y compris les géorgiens. Alors les géorgiens, c’est un cas particulier parce que nous avons une paroisse, la seule paroisse géorgienne en dehors de la Géorgie, la paroisse Sainte Nino, dont pendant longtemps le recteur a été le Père Elia Melia qui a laissé un grand souvenir, il était un des très grands professeurs de Saint Serge. Alors je me bats avec mes compères de la diaspora géorgienne, parce qu’ils mettent trop en avant leur souci d’indépendance de la Géorgie vis-à-vis de la Russie. Alors que moi je partage l’opinion qui a déjà été émise ici, pour mettre en premier notre foi chrétienne et nos problèmes de nationalité venant en second voire en troisième position. Je voudrais encourager l’initiative prise par ceux qui ont organisé cette réunion pour que les églises qui veulent être fidèles à la tradition russe, c’est très très important parce qu’elle a laissé une place très profonde soit un des premiers éléments, un aiguillon pour un rassemblement justement des églises, plutôt des juridictions encore séparées mais que par la suite peut être dans une étape bien bien bien ultérieure, il puisse y avoir une unité juridictionnelle dans ces différentes ethnies orthodoxes présentes en occident.

M. Sollogoub

Je voudrais dire deux ou trois choses qui sont quand même importantes : la question est de savoir où en sont les relations entre l’archevêché et le patriarcat de Moscou, est-ce que les relations sont épistolaires ou pas entre l’archevêché et le patriarcat de Moscou ? Je ne suis pas plutôt impliqué dans ce type de relations, mais c’est quand même ce que j’ai pu lire c’est qu’il y avait cette réponse, cette lettre de Monseigneur Gabriel dont j’ignore évidemment totalement le contenu, et que d’autre part surtout depuis un an maintenant, je crois que le gros problème du patriarcat de Moscou c’est ses relations avec l’église synodale. Actuellement, comme vous le savez l’église synodale n’est pas en communion eucharistique avec Moscou et actuellement l’action c’est le rétablissement de la communion eucharistique ; c’est la question principale. D’ici au mois de mai la délégation importante de l’église synodale va se rendre à Moscou où cela va être discuté. La question suivante est le rétablissement de l’unité hiérarchique qui pose comme vous le savez un énorme problème, unité hiérarchique entre l’église synodale et le patriarcat de Moscou. Puisque notamment aux Etats-Unis, c’était le sens de ma question, aux Etats-Unis il y a d’une part l’église autocéphale américaine, d’autre part des églises du patriarcat de Moscou et en troisième lieu il y aurait des églises synodales qui dépendraient aussi du patriarcat de Moscou, et on sait que dans l’église synodale il existe un certain nombre de courants qui s’expriment en disant qu’il n’est pas question de se porter sous la juridiction hiérarchique du patriarcat de Moscou, ils veulent pouvoir organiser cette sorte de métropole autonome on parle de diocèse autonome « hors frontières » qui dépendrait du patriarcat du Moscou, dans tout le monde. Comprenez bien que c’est une question qui préoccupe beaucoup le patriarcat de Moscou et que pour l’instant, il me semble, c’est comme ça que j’interprète les choses, en tout cas notre problème ici apparaît comme un problème de nature secondaire. On a parlé tout à l’heure de l’attitude du patriarcat œcuménique et Michel a versé au dossier la question suivante : comment le patriarcat œcuménique conçoit sa juridiction sur des territoires situés en dehors des territoires traditionnels. Je suis d’accord qu’il faut que ce soit versé au dossier parce que c’est un sujet important. Je pense aussi qu’il faut joindre au dossier l’attitude du patriarcat de Moscou qui considère que la juridiction du patriarcat de Moscou s’étend sur tous les Russes quel que soit le territoire sur lequel ils habitent, c’est-à-dire qu’il y aurait des australiens, français, des péruviens, des nord-américains, des latino-américains s’ils sont Russes ou d’origine russe ou de tradition russe justement, ils relèvent alors du patriarcat de Moscou. C’est une attitude qu’il faut prendre en considération et versé au dossier du débat. Troisième et dernier point, là je suis absolument d’accord avec Séraphin c’est que pour faire progresser notre cheminement, et je pense que nous avons fait de grands pas et ça il faut remercier les organisateurs de ce genre de réunion parce que nous faisons des débats, nous nous connaissons, nous discutons, nous évoquons des questions que nous n’avons pas l’habitude d’évoquer ensemble, ça c’est très important et je pense que c’est un grand progrès. Maintenant il faut effectivement pour fonder notre vie, notre attitude, il faut avoir une attitude ecclésiologique, une attitude théologique qui ne soit pas discutable, ça c’est extrêmement important, et là-dessus on pourrait continuer la discussion mais je vois que le modérateur m’interrompt.

N.

Il y a quinze ans, je suis arrivé de Moscou, je suis aussi paroissien de l’église Saint-Nicolas qui appartient à notre archevêché, je n’imagine pas mon appartenance à un autre archevêché. Et je voudrais que mon traducteur soit M. Michel Milkovitch.

Il y a ici des francophones donc je m’abstiens de parler en russe.

Première question posée à M. Vilanova la question des évêques : la question n’est pas uniquement chez nous dans l’archevêché. Aux Etats-Unis donc chez M. Schmemann, c’est pareil. Cette règle-là, a été prise à l’église serbe par le concile de 17/18. Cette règle a été introduite dans l’église serbe depuis son fondateur Saint Sava.

Deuxième question posée à M. Struve qui est absent : il a affirmé que l’église russe est malade, c’est vrai elle est très malade.

Sa maladie a commencé il y a quelques siècles, au concile de Florence en conséquence de quoi l’église russe a été divisée en église lituanienne et en église moscovite.

Mgr Isidore qui était grec d’origine, a signé l’union de Florence mais aucun autre délégué de l’église russe n’a signé.

A son arrivée à Moscou il a été arrêté et déposé, après quoi il s’est enfui et il est mort à Vilnius parce que la Lituanie a accepté l’union. Donc la Lituanie à tout fait pour avoir son métropolite à elle, même si ça a été en contradiction avec un concile de Constantinople, qui voulait que l’église russe soit divisée en plusieurs métropoles…

[V. Loupan, modérateur, demande à tous les intervenants de ne pas s’éloigner du sujet]

Nadia Chetinskaya

.

[Traduit du russe: Je ne vais pas me présenter, ça m’étonnerait que l’on me connaisse et puis après tous ces noms illustres, Troubetskoï, Schakhovskoy,… En un mot je viens de l’Union Soviétique de la troisième vague d’émigration et je suis en France depuis 30 ans. J’ai été baptisée à St Serge. Je ne comprends pas très bien pourquoi, si le thème de la réunion était l’église locale nous passons notre temps en digressions. Chacun parle de lui-même [rires]. En fait je comprends, l’intérêt c’est de parler de soi.]

V. Loupan:

[Traduit du russe: Mais dites-nous ce vous voulez dire sur le sujet]

Nadia Chetinskaya

.

[Traduit du russe: Je voulais simplement dire que d’abord je ne comprends pas ce que veut dire « tradition », quelle en serait la traduction en russe, elle me paraît ambiguë. Quelqu’un a dit que la lettre du patriarche Alexis ne proposait rien de concret, d’autres ont souligné les insuffisances de l’Eglise en Russie. Pour moi la lettre du patriarche est très claire et concrète. Il est question du retour (d’une certaine manière) dans l’église russe. Mais nous l’avons quittée après la révolution dans la douleur et les larmes. On nous propose maintenant de la rejoindre. Et si nous appelons l’église russe « l’Eglise-mère », qu’est-ce qui nous empêche de le faire ? Même si l’église russe est « malade ». Est-ce qu’on se détourne de sa mère parce qu’elle serait malade ou boiteuse ?]

V. Loupan:

[Traduit du russe: Les deux dernières questions. Après nous devrons passer à la conclusion]

M. Tichonicky

Marguiller de la Cathédrale St-Alexandre Nevsky. Nous sommes en train de parler de questions très importantes pour la vie de l’orthodoxie en Occident. Mais à mon avis la mission de l’Eglise Orthodoxe en Occident est d’abord de desservir les Orthodoxes quel que soient leur origine et comment ils sont devenus Orthodoxes pour arriver Orthodoxes en Occident. Et à ce moment-là, moi, j’ai toujours présent à l’esprit les paroles de St Paul qui dit : «Hellène avec les Hellènes, juif avec les juifs». Donc, St Paul indiquait la façon, à mon avis, tel que je l’ai compris, la nécessité que l’Eglise fasse le nécessaire pour être en communication avec les gens quelle que soit leur origine, et surtout chacun peut prier dans sa langue et l’apôtre y insiste. Les canons, c’est important, mais je dirais les canons, si on regarde l’histoire de l’Eglise, les canons ont été malheureusement de multiples fois, disons, non-respects, et il faut essayer de les respecter, mais d’abord faisons tout le possible pour desservir tous les Orthodoxes qui se trouvent ici, et compte tenu du siècle, ce n’est pas seulement en France, mais l’important pour moi, c’est l’Europe Occidentale.

V. Loupan

Merci, Monsieur. La dernière question.

S. Raguine

J’ai eu la chance de vivre cinq ans aux Etats-Unis et je voudrais témoigner devant vous. A mon avis la façon dont a été présentée la situation de l’église orthodoxe aux Etats-Unis est un peu trop réductrice et je le regrette, mais avant de paraître négatif, je voudrais souligner que je trouve très intéressant le témoignage qui nous a été apporté par Monsieur Schmemann et je voudrais simplement souhaiter qu’on prolonge cette analyse parce que si, certes, les conditions de l’église orthodoxe aux Etats-Unis sont assez différentes de ce qu’on trouve en Europe occidentale, j’aimerais citer une expérience dont nous devrions tirer exemple et je voudrais prendre en fait deux exemples. D’une part, il est inexact d’affirmer que l’église orthodoxe aux Etats-Unis se réduirait à l’église américaine, à l’église hors frontière, à quelques paroisses du patriarcat de Moscou, plus précisément d’ailleurs à ma connaissance lorsque l’autocéphalie a été accordée à la métropole,, parmi les accords qui ont été signés avec Moscou, Moscou s’est engagé à ne pas ouvrir d’autres paroisses, même si aujourd’hui semble-t-il les paroisses qui se revendiquent du patriarcat de Moscou, je me suis laissé dire que c’était une aberration par rapport aux accords passés. Il faut constater également qu’il y a aujourd’hui, j’ai essayé pendant cinq ans je n’y suis pas arriver, il doit y avoir à peu près une dizaine de juridictions orthodoxes qui sont considérées canoniques aux Etats-Unis et j’en veux pour preuves qu’il existe aux Etats-Unis une conférence des évêques canoniques qui rassemble non seulement bien sûr les évêques de l’OCA, malheureusement pas ceux de l’Eglise hors Frontières, mais qui rassemble avant tout des Grecs, des Arabes, des Serbes, des Coptes (je ne suis pas sûr qu’ils soient reconnus par le Patriarcat d’Alexandrie), bref, la situation est très complexe. Ce que je voudrais dire pour ne pas être trop long, c’est que ce séjour et c’est aperçu imparfait que j’ai eu de l’église orthodoxe aux Etats-Unis en ayant la chance d’étudier dans ce pays m’amène à deux conclusions. D’une part, le poids de la tradition dans l’orthodoxie est indéniable, la meilleure démonstration est la multiplicité des églises qui ont une souche ethnique aux Etats-Unis, donc pour moi c’est une démonstration qu’il faudrait creuser davantage, par les analogies et essayer d’en tirer profit. D’autre part j’ai appris une chose aux Etats-Unis et je suis frappé, étant revenu en France de voir à quel point nous sommes ici enfoncés dans un faux problème qui est celui de l’avant-guerre. J’ai vu aux Etats-Unis des paroisses de l’église hors frontières qui célèbrent en anglais j’ai vu des prêtres géorgiens concélébrer en géorgien et en anglais avec un mélange des langues pas toujours facile même quand on est polyglotte. Donc je parle pour qu’il y ait davantage d’explications. Je ne voudrais pas radoter, mes cinq ans aux Etats-Unis ne me donnent pas le droit de vous expliquer ce qu’est l’église orthodoxe aux Etats-Unis, mais je voudrais encore une fois revenir sur mon premier propos, l’église orthodoxe aux Etats-Unis est riche d’une expérience ethnique et de traditions multiples qui pour nous à valeur d’enseignement et je voudrais simplement souhaiter que les témoignages de celui de Monsieur Schmemann aujourd’hui soient davantage sollicités et davantage personnalisés et analysés pour qu’on puisse en tirer profit.

Conclusion du Président

Il m’appartient de tirer les résultats, les leçons de notre réunion. Je voudrais dire d’abord que je vous remercie d’avoir été présents, vous manifestez par-là que le problème de l’Orthodoxie en France, en Europe vous tient à cœur. Je me réjouis que les débats, les échanges montrent qu’on n’est pas forcément proche d’un pugilat, on peut parler entre nous facilement de sujets qui nous préoccupent et sur lesquels nous ne sommes pas d’accord en principe, mais quand on écoute ce que disent les uns et les autres on s’aperçoit que, et c’est bien naturel puisque nous sommes tous orthodoxes, finalement nous ne sommes pas si éloignés les uns des autres. La troisième chose que j’ai retenue de ce débat c’est qu’à propos de la question de la tradition culturo-ethnique (on a vu que c’était difficile à définir mais c’est quand même quelque chose d’important) je crois que finalement tout le monde s’accorde plus ou moins à dire que chacun a droit à sa propre tradition culturo-ethnique. Qu’elle remonte à l’église russe, qu’elle soit tout à fait autre, je ne sais pas moi, arabe ou finnoise. Il ne faut pas que ce problème nous divise parce que d’une part chacun a droit au respect de sa tradition et d’autre part nous sommes tous Orthodoxes et nous devrions manifester plus l’unité de l’Orthodoxie qui est par ailleurs très diverse dans les traditions, mais elle est Une comme Eglise.

Je voudrais maintenant dire que dans moins d’une semaine maintenant va commencer l’assemblée de l’archevêché de la rue Daru et j’espère que les deux débats que nous avons organisés avant vont contribuer à pacifier et à rendre ces débats moins tendus.

En ce qui concerne l’avenir de l’action de l’OLTR, nous avons plusieurs projets, nous avons les projets de nous sortir un peu de Paris et d’entamer quelques débats, par exemple à Bruxelles où à d’autres endroits, à Londres pourquoi pas, puisqu’il y a là-bas des gens qui sont très parties prenantes au problème. Nous avons aussi d’autres projets on va peut-être publier un certain nombre de choses, on va en tout cas essayer de publier les débats d’aujourd’hui qui me paraissent très intéressants, qui me paraissent faire avancer le problème. Nous avons des questions qui sont apparues et qu’il faut peut-être approfondir, par exemple celui qu’a soulevé Michel [Milkovitch] et sur lequel a appuyé Michel [Sollogoub], c’est-à-dire de la position des différents patriarcats sur la diaspora, qui sont des problèmes importants puisque nous sommes, bon gré mal gré, mêlés à cela. Et peut-être d’autres actions selon les idées que les uns et les autres vous allez nous faire passer.

Merci.

[*] H. Markoff a signalé que quelques jours après cette table ronde M. Troubnikoff, renseignement pris, n’a pu que confirmer ce qu’elle avait dit.

 

 

 

 

Catégorie : Table ronde N°2

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