logo
O L T R
MOUVEMENT POUR UNE ORTHODOXIE LOCALE
DE TRADITION RUSSE en Europe occidentale
“ Nous avons transmis la foi, l’espoir et l’amour du Seigneur à nos jeunes et aux natifs d’Occident...
Mais nous ne pouvons vivre que parce que nos racines demeurent dans la Sainte Russie. ”

Table ronde n°3 - L'Archevêché des églises orthodoxes de tradition russe en Europe Occidentale

et son approche vers une "Métropole de tradition russe" en Europe Occidentale

Basile de Tiesenhausen

PREAMBULE

Votre Excellence, mes Pères, Mesdames et Messieurs, chers amis,

L'exposé comporte les grandes lignes suivantes:

  • SEm. l'Archevêque Serge qui a été à la base du projet et on ne peut parler de l'historique de ces statuts sans évoquer le cheminement dont ils sont issus. Ce cheminement étant celui de SEm. l'Archevêque Serge de son élection à son décès - 10ans
  • Les grands objectifs que s'était fixé SEm. l'Archevêque Serge.
    • maintenir l'unité et la cohésion de l'Archevêché ( le présent montre que cette tâche n'est pas toujours évidente )
    • rétablir la situation à l'égard de Constantinople
    • préparer l'avenir dans un objectif d'Eglise Locale sans brader la Tradition Russe
  • Les grandes lignes du projet de statuts pour une Métropole

***

SEm. l'Archevêque Serge ( Konovalov ) succéda en 1993 à l'Archevêque Georges ( Wagner ) théologien éminent, subtil, de grande intelligence et d'une grande culture mais qui fut paralysé , pendant les années qu'il passa à la tête de l'Archevêché par:

  • son origine allemande craignant d'être critiqué sur cette base par les "russes" qu'il avait à diriger
  • une prudence naturelle exacerbée par son atavisme.

Les décisions qu'il pris furent pesées au trébuchet de beaucoup d'interrogations qui apparaissaient à certains comme de l'indécision. Fut dans ce cas l'opposition farouche de Mgr. Georges à tout rapprochement ou contact même de loin avec l'ERHF. Cela même à l'occasion de la célébration du millénaire du baptême de la Russie qui pour cette célébration réunissait de fait tous les fidèles des deux Eglises. De même il resta ignorant du Patriarcat de Moscou avec lequel qui il interdisait à ses clercs toute concélébration.
SEm. Mgr. Georges reçu de nombreuses suggestions pour pallier aux insuffisances des Statuts de l'Archevêché aucune ne donna lieu à un examen officiel et une mise en place effective.
Les rares décisions prises ne reflétaient pas la qualité de ce hiérarque par ailleurs remarquable dans bien des domaines.

Bien que n'ayant pas eu un parcours comparable qui l'aurait préparé à diriger et gérer une entité aussi diversifiée et étendue que l'Archevêché SEm. l'Archevêque Serge a:

  • après son élection énormément travaillé la théologie domaine où il ne voulait pas devenir "le prisonnier" tant de ses collaborateurs (clercs ou laïcs) que de ses interlocuteurs extérieurs
  • fait confiance, à son bon sens, aux sentiments que lui inspirait sa conscience, et à ses collaborateurs et conseillers dont il s'était entouré et qu'il n'hésitait pas à consulter (sans suivre obligatoirement leurs avis ou suggestions)

Dans ce cadre :

  • il était profondément pénétré de son origine russe et des aspirations de son âme. Cette origine et son attachement à celle ci avait été un élément déterminant pour le décider à accepter de présenter sa candidature à la fonction d'Archevêque dirigeant lorsqu'il avait reçu la vague d'appels au décès de SEm. Mgr. Georges.
  • Russe par son père, hollandais par sa mère il parlait couramment plusieurs langues et comprenait aussi bien les russes que les non russes, les orthodoxes d'origine comme les convertis (sa mère était une convertie)
  • L'Eglise Russe représentait pour lui, par son histoire, sa dimension géographique et démographique une base que les avatars de la révolution russe ne pouvaient effacer d'un trait de plume
  • Il souffrait des divisions déchirant les fidèles orthodoxes de tradition russe en Europe Occidentale. Ceux de l'ERHF, du Patriarcat de Moscou et de l'Archevêché.
  • Il fut rapidement troublé par ce qui lui apparut comme une insuffisance d'organisation, de logique et de clarté dans le fonctionnement interne de l'Archevêché.

SEm. l'Archevêque Serge craignant de s'embrouiller dans des opérations trop nombreuses soumises à trop d'interlocuteurs voulu faire preuve de:

    • simplicité
    • bon sens
    • détermination dans un nombre limité de démarches et de décisions prise, en totale concertation, avec les instances élues de l'Archevêché (le Conseil de l'Archevêché et l'Assemblée Générale) et en pratiquant la délégation notamment à l'Administration Diocésaine statutairement chargée d'être le bras séculier de ses décisions

Très rapidement il se fixa quatre objectifs prioritaires:

    • pouvoir s'appuyer sur des outils de travail pratiques, logiques et en conformité aux lois des pays où se situait l'Archevêché. Le premier d'entre eux devait être les statuts de l'Archevêché
    • rétablir la situation vis à vis du Patriarcat Œcuménique. La subordination crée en 1971 via la "reacceptation" de l'Archevêché dans la juridiction de Constantinople ne lui apparaissaient ni historiquement ni objectivement acceptables
    • surmonter "l'anomalie" des non relations de l'Archevêché avec l'Eglise Russe. Anomalie accentuée par les changements politiques intervenus en Russie avec leurs conséquences sur l'indépendance du Patriarcat de Moscou
    • maintenir la paix et l'unité au sein de l'Archevêché

Les étapes dans la réalisation de ces objectifs furent:

  • La refonte des statuts. SEM. Mgr. Serge nomma une commission chargée d'étudier et de présenter un projet de nouveaux statuts. Dans le cahier de charges que Mgr. Serge fixait pour ce projet il y avait :
    • coordonner les obligations et contraintes légales des pays où l'Archevêché était présent avec les obligations et contraintes de l'orthodoxie de tradition russe et du Concile de Moscou de 1917-18
    • répondre aux demandes spécifiques du Patriarcat de Constantinople.

Dans cette commission Mgr. Serge souhaita des représentants des diverses sensibilités existant dans l'Archevêché dont le père Jean Gueit secrétaire général de la "Fraternité" et Antoine Nivière proche du SOP.
Les projets qui se succédèrent furent soumis à un juriste spécialisé en droit d'associations cultuelles et aux débats du Conseil de l'Archevêché avant d'aborder les discussions avec la Commission des Eparchies du Saint synode du Patriarcat Œcuménique.
Après l'approbation de tous, y compris du Patriarche Bartholomée lui même le projet fut soumis à l'Assemblée Générale Extraordinaire de l'Archevêché qui l'approuva à une très large majorité le 7 février 1998. Le futur montrera que ce statut servira de base au projet de statut pour l'idée d'une Métropole réunissant les orthodoxes de tradition russe en Europe Occidentale
Les discussions ci dessus à Constantinople avaient mis en évidence les frustrations résultant du changement de positionnement de l'Archevêché au sein du Patriarcat Œcuménique survenu en 1965-1971. C'est en réunion que SS le Patriarche Bartholomée demanda à SEm. l'Archevêque Serge de lui proposer un projet de nouveau Tomos redéfinissant la position de l'Archevêché.
De retour à Paris Mgr. Serge désigna une commission spéciale qui fut chargée de travailler sur un tel projet et de proposer un texte au Conseil. Après débats dans les différentes instances de l'Archevêché un projet de texte fut présenté au Patriarche Œcuménique et discuté au cours de plusieurs voyages de la délégation accompagnant SEm. l'Archevêque Serge et SEm. le Métropolite Jérémie à Constantinople. Le texte finalement accepté fut conditionné par Constantinople à une nouvelle modification des statuts de l'Archevêché que le Patriarche venait d'accepter. Cette modification fut votée en AGE de l'Archevêché le 1-5-1999.

La proclamation de la position retrouvée d'Exarchat eu lieu à Paris le 18 juin 1999 en présence de leurs Eminences les Métropolites Méliton ( représentant le Patriarche Œcuménique ) et Jérémie de France. Dans cette affaire SEm. le Métropolite Jérémie avait été un soutien capital de l'Archevêché lors des discussions à Constantinople.

  • Pour surmonter "l'anomalie" des non relations avec le Patriarcat de Moscou SEm. l'Archevêque Serge pris, dès 1995 (il est arrivé en 1993), contact (en accord avec le Patriarche Œcuménique) avec le Patriarcat de Moscou et une délégation, comprenant entre autres les pères Boris Bobrinskoy et Jean Gueit, pris le chemin de Moscou. La diligence de cette délégation aboutit à une invitation du Patriarche de Moscou en vue d'une visite officielle de SEm. l'Archevêque Serge Archevêque des Eglises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale à Moscou. SEm. Mgr Serge y fut accompagné, entre autres, par les pères Boris et Eugène Czapiuk.

Le rétablissement de la communion eucharistique, qui fut alors proclamée, ouvrait la porte à des relations ecclésiales normales dont le développement ne pouvait se faire que dans un cadre correspondant à un consensus général au sein de l'Archevêché.
Ainsi après débats au sein du Conseil de l'Archevêché SEm. Mgr. Serge créait une Commission spéciale "Avenir de l'Archevêché" où il réunissait les représentants de tous les courants de pensées de l'Archevêché. Cette Commission travailla pendant plusieurs années et nourrit le Conseil et l'ordonnancement des pensées de Mgr. Serge avec, entre autre, un document résumant les commandements fondamentaux que l'Archevêché souhaitait pour son avenir.

Il y a néanmoins un petit problème, qui est apparu tout à fait récemment, puisqu'un document appellé « mise au point de l’administration diocésaine » daté du 4 mars 2005 cite un document de décembre 2002, et précise que Mgr Serge n’a pas eut le temps de s’en servir pour mener sa politique. Je crains que les auteurs qui ne faisaient pas parti du conseil à l’époque n’ont pas regardé avec suffisamment d’attention les comptes rendu du conseil de l’Archevêché ; je pense donc que ce n'est qu’un problème apparent qui se réglera dès que cet examen sera fait.

Ce document qui fut discuté en Conseil, où siégeaient les deux Evêques auxiliaires , allait servir les entretiens qui ponctuaient la politique et l'action de communication que menait l'Archevêque Serge tant à Constantinople qu'à Moscou.
Ces commandements fondamentaux n'ont déclanché d'enthousiasme spontané chez aucun de ses interlocuteurs mais ont manifestement inspirés la lettre du 1° avril 2003 du Patriarche de Moscou.

SEm. l'Archevêque Serge ayant rétabli la situation de l'Archevêché, tant à l'égard du Patriarcat de Constantinople qu'à celui de Moscou, avait ouvert la voie aux grands règlements futurs de l'Orthodoxie en Europe Occidentale.

Sur le plan intérieur la situation avait d'autres formes de difficultés:

  • La population du clergé se décomposait en:
    • origine russe fidèle à la tradition russe et souhaitant la conserver. Cette fraction vieillissante avait un renouvellement insuffisant qui ne pouvait être compensé que par une arrivée de sang neuf venant de Russie
    • origine russe partisane d'une "orthodoxie occidentale modernisée" . Dans cette fraction se retrouvaient différentes tranches d'âge dont les plus jeunes nourris dès leur jeunesse et études locales, de leurs relations dans toutes les couches de la société "moderne". Ils avaient un grand besoin d'affirmer une personnalité nouvelle avec une tradition "orthodoxe rénovée" et le mythe imprécis mais porteur de "l'Eglise Locale". Ils assuraient ainsi une liaison quasi naturelle avec toutes les tendances modernistes des uniates à l'ECOF.
    • origines nationales soit de convertis du catholicisme soit de mouvances non canoniques

C'est ce clergé qui avait la charge de gérer les fidèles historiques de l'Archevêché et les flux migratoires venant de l'est avec parmi les problèmes celui des langues. Non seulement pour les célébrations mais aussi pour les confessions et la simple communication si importante pour les déracinés.

  • La population des fidèles comme indiqué ci dessus subissait des évolutions importantes. Les changements politiques à l'est avaient provoqué un afflux totalement imprévu de fidèles slaves en provenance de Russie, Moldavie, Ukraine... Ces fidèles plutôt réfugiés économiques que politiques ne disposaient souvent d'aucune formation spirituelle et ecclésiastique et surtout pas de situation légale et se trouvaient sans travail ni logement ni argent. Même si les paroisses de l'Archevêché ne pouvaient faire face à tous les besoins matériels leur devoir était de manifester à l'égard de la misère de leurs frères un accueil fraternel avec le maximum de chaleur humaine et spirituelle. Les paroisses et les prêtres se devaient d'accueillir cette population et de lui donner une éducation spirituelle élémentaire et de base. SEm. l'Archevêque Serge y était d'autant plus sensible que nombre de paroisses furent remplies jusqu'à représenter une majorité des présents lors des célébrations des fêtes dans des églises comme la Cathédrale Saint Alexandre Nevsky à Paris, celle de Liège, Marseille... Population ne parlant pas ou mal le français et pour laquelle l'accueil de base consistait dans la communication spirituelle et laïque dans leur langue natale le "russe"

Le maintien de l'unité et de la cohésion au sein de l'Archevêché fut réussi dans ce contexte difficile par SEm. l'Archevêque Serge.

Il le fut grâce à:

  • Sa grande sensibilité et sa bonté qui dans certains cas disaient ses détracteurs , s'assimilait à de la faiblesse. SEm. Mgr. Serge cherchait à comprendre ses interlocuteurs et savait les écouter et entendre. Ses qualités de polyglotte étaient un atout supplémentaire.
  • Sa volonté de sélectionner un nombre d'objectifs limités et de focaliser ses forces sur ceux ci quitte à laisser faire un certain nombre de choses qu'il réprouvait, comme les "expériences rénovatrices" ponctuelles et personnelles de certains. La lutte contre cela lui paraissait secondaire face aux besoins des démunis.
  • Sa décision de répondre à l'appel de fidèles orthodoxes désespérés même si les solutions apportées n'étaient pas totalement bordées ( économiquement ou administrativement ) comme par exemple l'ouverture de plusieurs paroisses en Espagne. L'expérience montra que des débuts acrobatiques se régularisèrent dans un sens positif dans une spiritualité générale.

Dans cette démarche, parfois artisanale, parfois cahotique mais toujours dans la même direction SEm. Mgr. Serge :

  • fit construire des églises ( Belfort, Saint Louis, Bussy en Othe,….. ) et même s'il n'eut pas le temps de les consacrer toutes lui-même il en fut à la base et le soutien des promoteurs
  • contrôla l'essentiel de la qualité des ordinations résistant aux pressions qui ne manquaient pas pour accélérer le mouvement des ordinations de non russes d'origine.

et s'il ne put récolter tous les fruits de son action de fond, par suite à son décès brutal en janvier 2003 il n'en laissa pas moins, à son successeur, un archevêché dont la paix et l'unité étaient indiscutables et indiscutées.

***

Dans ses contacts avec le Patriarcat de Moscou SEm. l'Archevêque Serge avait personnellement discuté avec le Patriarche de Moscou et ses collaborateurs la possibilité de créer une Métropole disposant des pouvoirs d'autonomie et respectant les fondamentaux élaborés par la Commission "Avenir de l'Archevêché".

Ces fondamentaux acceptés par le Conseil de l'Archevêché ont été:

  • Ses bases canoniques et historiques

A l'origine sous l'autorité de l'Eglise Russe l'Archevêché à été successivement :

    • à la demande de SEm. le Métropolite Euloge accepté provisoirement (1931) dans le Patriarcat de Constantinople sous la forme d'un Exarchat
    • à la suite (1965) de la fermeture de l'Exarchat par SS. Le Patriarche Oeucuménique Athénagoras et sa recommandation (refusée par l'Archevêché) à l'Archevêché de rejoindre le Patriarcat de Moscou, l'Archevêché s'est proclamé :

" Archevêché des Eglises Orthodoxes Russes de France et d'Europe Occidentale indépendant de toute juridiction"

    • réintégré (1971) sous la juridiction de Constantinople en qualité d'organisme ecclésial unifié, sous l'autorité de fait de la Métropole grecque de France
    • depuis 1999 l'Archevêché a de nouveau retrouvé son statut d'Exarchat du Patriarche Œcuménique et est administré par ses statuts votés par l'Assemblée Générale de l'Archevêché en 1998 / 99.
  • Sa réalité d'être le successeur légal et le continuateur direct de " l'Administration provisoire des paroisses russes en Europe Occidentale " fondée par le Saint Patriarche Tikhon de Moscou et confiée à l'Archevêque Euloge ( décret du 8 - 4 - 1921 ) avec l'accord du Saint Métropolite Benjamin de Pétrograd.
  • Sa volonté de préserver l'héritage légué par ses fondateurs en particulier sur les plans de :
    • respect de la doctrine et du droit canon de l'Eglise Orthodoxe
    • respect des règles de l'Eglise Orthodoxe dans la vie liturgique, pastorale, canonique et spirituelle en suivant la tradition russe. Règles telles qu'elles sont contenues dans le recueil des Saints Apôtres, des Saints Conciles locaux et des pères de l'Eglise ainsi que des actes et décisions du Concile de Moscou de 1917 / 18
    • sa vocation géographique européenne
    • la pluriéthnicité et de l'usage des langues locales dans ses paroisses
    • de son autonomie, d'administration, de gestion et d'élection de son Primat

  • Sa volonté de respecter les juridictions orthodoxes apparues postérieurement sur les mêmes territoires que ceux sur lesquels s'était créé et développé en premier l'Archevêché et de coopérer avec les instances locales notamment l'AEOF
  • Sa volonté de se voir reconnue l'existence d'une structure avec son statut propre et un Archevêque élu par l'Assemblée Générale de l'Archevêché et confirmé ensuite opar le Saint Synode du Patriarcat. Cet Archevêque dirigeant l'Archevêché composé de Diocèses avec leurs Evêques Diocésains ( élus par l'Assemblée Générale fde l'Archevêché ) et qui constituent le Synode de l'Archevêché

Dans son interview donnée au journaliste Victor Loupan SEm. le Métropolite Cyrille de Smolensk rappela ses rencontres et discussions avec SEm. l'Archevêque Serge et remis le projet de statuts élaboré entre eux pour une telle entité destinée à réunir les fidèles de tradition russes qui dépendaient d'eux en Europe Occidentale.

L'OLTR estime que la création d'une telle Métropole, élargie aux paroisses de l'Eglise Russe Hors Frontières aurait les avantages de :

  • réunir tous les fidèles de tradition russe en Europe Occidentale
  • mettre en place l'embryon de la future Eglise Locale en Europe Occidentale
  • respecter l'ecclésiologie orthodoxe qui est à ce jour sciemment foulée aux pieds par les structures existantes dépendant de nombreux patriarcats.

L'OLTR œuvre pour son étude et sa promotion.

***

Ce document (statuts), que je pense la plupart d’entre vous ont lu, bien qu’il comporte un certain nombre de pages, et que la lecture d’un statut est toujours un exercice ardu:

  • ne représente pas un document finalisé et définitif mais un projet tendant à préciser les contours et le fonctionnement d'un objectif
  • a été un travail commun entre SEm. Mgr. Serge et ses interlocuteurs du Patriarcat de Moscou. Il montre les points majeurs de convergence et d'accord entre les deux parties.
  • Ce travail ne concerne que la discussion entre deux parties alors qu'aujourd'hui les discussions entre le PM et l'ERHF ont fait rentrer un troisième interlocuteur l'ERHF
  • La lettre du 1-4-2003 du Patriarche de Moscou Alexis II a repris les grands objectifs et tendances qui apparaissent dans le cadre de ce projet de statuts. Elle montre que nombre d'idées de la Commission "Avenir de l'Archevêché" et de SEm. Mgr. Serge ont été acceptées sinon adoptées par l'Eglise de Russie
  • Ne représente pas un statut terminé mais une étape d'un travail qui a été interrompu par le décès prématuré de SEm. l'Archevêque Serge

Il s'agit donc d'une base, indispensable, mais seulement d'une base à reprendre par les partenaires désireux de faire aboutir un tel projet de Métropole. Elle prouve la faisabilité de la chose qui dépasse largement le cadre de la simple fusion des paroisses de l'Archevêché et des paroisses du Patriarcat de Moscou.

La mise au point de l’administration diocésaine du 4 mars, s’élève violemment contre les termes qui ont été employés par le Président Rehbinder dans son préambule à la publication des statuts ; elle s’élève contre le terme de TESTAMENT de Mgr Serge ; en tant que collaborateur le plus proche qui a passé près de 10 ans à travailler avec lui, qui connaissait ses objectifs, ses idées, ses problèmes, je pense que l’on peut honnêtement dire que ce projet de statut représente une sorte de TESTAMENT, mais testament qui n’a pas fini d’être rédigé.

Nous allons récapituler les spécificités de ce projet qui concerne une "Région Métropolitaine en Europe Occidentale" et simplement désigné plus loin "Métropole"

  1. La comparaison entre ce projet et les statuts actuels de l'Archevêché montre une grande similitude. Nous avons vu la part prise par SEm. Mgr. Serge dans l'élaboration des statuts de l'Archevêché votés en 1998. Nous voyons dans le présent projet la justesse de ses vues adoptées en 1998 et acceptées dans ce projet par ses interlocuteurs du PM
  2. La Métropole a été prévue auto- administrée. Le terme d'autonomie avait été - semble t il - examiné et accepté par le PM pour être finalement mis entre parenthèses à cause de la charge politico-canonique rentrant dans les relations internationales de l'Eglise et du Patriarcat Œcuménique.
  3. La Métropole entre dans la composition de l'Eglise de Russie
  4. Les fondements acceptés pour la Métropole sont ceux des statuts de l'Archevêché et du document de la Commission "Avenir de l'Archevêché"
  5. Les instances supérieures de la Métropole sont:
    • Une Assemblée Générale ou Concile ( Sobor ) où siègent :
      • tous les membres du clergé
      • les membres du Synode ( correspondant au Conseil de l'Archevêché )
      • les délégués laïcs des associations adhérents ( paroisses ). Ces délégués étant eux mêmes élus par les assemblées générales des paroisses.
      • Des délégués spécifiques ( ITO, Communautés monastiques ….)
      • Ce Concile détient le pouvoir législatif, administratif, judiciaire et de contrôle sur la Métropole.
    • La tête de cette Métropole , son Primat, a rang de Métropolite et est Exarque du Patriarche de Moscou et de toute la Russie. Ce Métropolite est élu par le Concile sur une liste de candidats soumise préalablement au Patriarche. Il préside le Concile, le Synode et le Conseil Episcopal.
    • Le Synode ( correspondant au Conseil de l'Archevêché ) qui est l'organe exécutif permanent dans tous les domaines de la vie ecclésiale dont la Métropole a la charge. Il est composé:
      • du Métropolite qui en est le Président
      • des Evêques Diocésains
      • des Evêques auxiliaires
      • de 6 membres du clergé
      • de 6 membres laïcs
    • Un Conseil Episcopal composé :
    • - du Métropolite qui le préside
    • - des Evêques Diocésains
    • - des Evêques auxiliaires des Evêques au repos
    • qui a pour tâches d'assister le Métropolite et notamment
    • - veiller à la pureté de l'enseignement et de la foi
    • - préserver le texte de l'Ecriture Sainte et des livres liturgiques
    • - donner son avis sur les candidatures au sacerdoce ministériel
    • - donner son avis sur l'intégration dans la Métropole des clercs venant d'autres Eglises
    • Un Tribunal Ecclésiastique
    • Une Commission de Contrôle
  6. La Métropole qui serait susceptible de recouvrir plusieurs pays d'Europe Occidentale serait composée de plusieurs Diocèses dirigés chacun par un Evêque ( ou Archevêque ) dirigeant.
  7. Les Evêques Diocésains sont élus par le Concile sur proposition du Métropolite, après avis du Conseil Episcopal, du Synode et du Patriarcat.
  8. Chaque Evêque dispose de :
  9. Son Assemblée Diocésaine composée de clercs et de laïcs
  10. Son Conseil Diocésain ( composé de clercs et de laïcs )
  11. Evêques vicaires ( éventuellement )

Telles sont les bases du projet qui a vu l'accord de SEm. l'Archevêque Serge et du Patriarcat de Moscou. Ce projet a été conforté par la lettre du 1-4-2003 il peut manifestement être élargi aux paroisses de l'ERHF.

Le processus normal pour le finaliser serait de faire asseoir les représentants des entités intéressées pour terminer le travail engagé par SEm. l'Archevêque Serge.


NOTA

Les critiques élevées par certains contre le projet d'une Métropole qui ferait partie de l'Eglise de Russie se sont focalisé sur la propriété des biens. Ces critiques ont adopté des positions politiques ne tenant pas compte du droit français ou des autres pays d'Europe.
Ainsi en France les biens ( dont les bâtiments ) appartiennent ( saudf cas particuliers rares ) aux associations ( loi1901 - 1905 ) qui constituent le cadre légal des paroisses.

Ainsi, par exemple, la Cathédrale Saint Alexandre Nevsky de la rue Daru, appartient intégralement à la paroisse et son inscription comme monument historique français renforce son enracinement local.
A Biarritz l'église appartient à l'association des membres de la paroisse qui doivent remplir certaines conditions dont de lieu d'habitation

CONCLUSION

Cet exposé sur l'historique d'un projet de statut d'une Métropole rassemblant des paroisses de tradition russe en Europe Occidentale a eu pour objet:

de ne pas empiéter sur les exposés des autres intervenants
laisser la place aux questions réponses
de montrer que ce projet:
- répondait à une solution correspondant à un problème ponctuel dans le cadre du moment
- Archevêché / paroisses du Patriarcat de Moscou - unifiées dans une partie de l'Europe
- a été l'objet d'avancées considérables acceptées par le patriarcat de Moscou
- est à reprendre dans tout nouveau contexte qui pourrait , par exemple, comprendre l'ERHF et d'autres pays d'Europe le tout sans abandonner les avancées réalisées.

Catégorie : Table ronde N°3

Annonce

logo

Pour trouver les dernières publications de l'OLTR
Cliquer, ci dessous

Nous utilisons des cookies afin de vous offrir la meilleure expérience sur notre site web et particulièrement pour nous permettre de réaliser des statistiques de visites.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de ces cookies.