Table ronde n°10 du Jeudi 13 novembre 2014
Dix ans d'activités de l'OLTR - Bilan et perspectives
Soirée en mémoire de Mgr Serge (Konovaloff)
du mercredi 12 décembre 2012
Table ronde n°9 du mercredi 6 juin 2012
Les Défis de l'Enseignement Religieux et Théologique dans l'orthodoxie russe
Table ronde n°8 du jeudi 26 novembre 2009
L'union canonique entre l'Eglise russe hors-frontières et le Patriarcat de Moscou : bilan et perspectives deux ans après
Table ronde n°7 du vendredi 13 février 2009
La primauté dans l’Eglise orthodoxe
Table ronde n°6 du lundi 24 mars 2007
La vie paroissiale dans l’Eglise orthodoxe de tradition russe
Table ronde n°5 du mardi 13 février 2007
Développement des relations entre l’Eglise orthodoxe russe hors-frontières et le Patriarcat de Moscou
Table ronde n°4 du dimanche 2 avril 2006
L'Eglise russe aujourd'hui
Table ronde n°3 du dimanche 6 mars 2005
Des statuts fondateurs pour une Métropole en devenir?
Table ronde n°2 du dimanche 25 avril 2004Table ronde n°1 du dimanche 1er février 2004
L'avenir de l'Eglise orthodoxe en Europe occidentale et l'Archevêché des églises russes en europe occidentale
Moine Sabbas (Toutounov)
Avant d’aborder la partie principale de mon exposé, il me semble nécessaire de souligner à nouveau ce qui a été développé par l’orateur précédent. Si on part de l’idée que le document qui vous est présenté est un document finalisé, alors il faut admettre qu’il ne présente qu’une perspective très réduite, à savoir une fusion de l’Archevêché des paroisses russes en Europe Occidentale (Exarchat du Patriarche de Constantinople) et des paroisses de l’Église Orthodoxe Russe du Patriarcat de Moscou existant déjà en Europe Occidentale (art. 1, 5, 13). Soulignons également, à la suite du précédent orateur, que ce document est, en grande partie, une reprise des Statuts de l’Archevêché-Exarchat. Aussi:
Communication lors de la troisième Table Ronde de l’OLTR
Pères, Mesdames et messieurs,
On n’a pas besoin de nous dire que l’Orthodoxie en Europe Occidentale est dans un état déplorable. La preuve en est malheureusement dans cette réunion même. Elle a lieu (pour autant que je sache) sans la bénédiction d’un évêque qui a une responsabilité pastorale dans ce pays, et contredit, par conséquent, les normes les plus élémentaires de la vie de l’Eglise orthodoxe.
Ci-après - la saisie de l’enregistrement des discussions qui ont suivi les exposés lors de la Table Ronde.
Les débats étaient modérés par Victor Loupan.
Serge Schmemann
Tout d'abord, je vous remercie de m'avoir invité pour vous parler de notre expérience américaine.
Le week-end dernier, j'ai pris part à une conférence à Londres et notre groupe a débattu de la question suivante : qui sont les Russes - font-ils partie de l'occident ou bien de l'orient? Et j'ai compris que cette question ne se posait pas seulement ici, chez nous, mais également chez eux! qui sommes-nous? A quelle entité appartenons-nous?
Malheureusement je ne détiens pas la réponse. Mais peut-être que quelque chose de notre expérience américaine pourra aider à trouver la réponse.
Je commencerai par un bref rappel historique de l'orthodoxie en Amérique.
Cette histoire commence avec l'arrivée de huit missionnaires venant du monastère de Valamo en 1794. L'Eglise s'implanta peu à peu à travers les Etats Unis, surtout en raison de l'arrivée d'un grand nombre d'immigrants.
Didier Vilanova
Tout d’abord, je tiens à préciser que ce n’est pas en tant que secrétaire général de la Fraternité Orthodoxe que je m’exprimerai, mais en mon nom propre, et mes propos ne sont que le reflet de mon expérience personnelle.
Je suis entré il y a plus de 25 ans dans l’Eglise orthodoxe, au sein de notre archevêché : je suis ce que l’on appelle dans notre jargon un «français de souche», un converti. Depuis une vingtaine d’années, je suis chef de chœur à la paroisse de la Sainte-Trinité qui célèbre dans la crypte de la cathédrale. Membre de la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale, j’en suis le secrétaire général depuis 4 ans. C’est d’ailleurs au sein de la Fraternité que j’ai d’abord pu réfléchir à cette fameuse «Église locale», une Église autonome, responsable et indépendante pour l’Occident. J’ai aussi fait parti de la commission Avenir de l’archevêché qui avait été mise en place par feu l’archevêque Serge et qui a rendu son avis, peu avant son décès.
Séraphin Rehbinder
Mes révérends Pères, Mesdames, Messieurs, mes chers amis,
Pour commencer, je voudrais rappeler que la seule forme d’organisation de l’Eglise en un lieu donné, conforme aux canons, c'est-à-dire à notre foi elle-même, est celle de l’église locale, avec un Primat et un seul évêque dans chaque région. "La Sainte Eglise ne connaît pas d'autre organisation" disait déjà le Métropolite Wladimir, en 1949, dans sa lettre, écrite au nom l'assemblée diocésaine et envoyée à tous les orthodoxes se trouvant en Europe occidentale. Avant d’examiner comment il serait possible de construire l’église locale dans cette partie de l'Europe, je voudrais réfléchir avec vous à ce qu’est, et n’est pas, toute église, sur le plan de son fonctionnement.
Une église n’est pas une monarchie, ou une dictature, dans laquelle le Primat, une fois désigné par ses pairs, serait le chef. Aidé d’un synode, c'est-à-dire d’un organisme composé d’un certain nombre des principaux évêques, qui serait le «gouvernement», il dirigerait son église au travers de «préfets» appelés évêques, placés à la tête de circonscriptions, les diocèses. Une telle description de l'organisation ecclésiale pourrait paraître caricaturale, et pourtant… ces travers existent dans bien des églises autocéphales, cela s’appelle du cléricalisme. C’est une déviation par laquelle les «clercs» s’attribuent tout le «pouvoir» dans une église qui fonctionne comme un Etat.